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REPRISE DES ÉTUDES

Puisque nous rencontrons sur notre route ce vénérable religieux, qui fut secrétaire général de notre Institut, disons un mot de sa vie et un de sa mort.

C’était un Breton de Saint-Brieuc, où il naquit en 1810. Fils d’un chef d'institution, Paulin commença le latin à sept ans ; à onze ans, il corrigeait les devoirs de ses condisciples plus jeunes ; à douze ans, il faisait expliquer les auteurs de septième et de sixième ; à treize ans, son père lui confiait une division. Le père meurt. Paulin n’a que seize ans et demi. La ville de Quintin l’autorise à continuer son professorat. L’année suivante, il passe ses examens à Rennes excellemment, et le voilà chef d’institution à la place de son père. Il le fut huit ans. Son petit frère Adrien l’aidait, comme il avait lui-même aidé son père. Cet enfant était, comme son aîné, et plus encore peut-être d’une précocité merveilleuse. A huit ans, il ne faisait plus de faute d’orthographe et corrigeait les devoirs d’élèves qui avaient quinze ans. Il mourut à huit ans et demi. Paulin, désolé, ne put se faire à l’idée de rester seul à la tête de l’institution paternelle. Il entre dans l’Université. Il y passe cinq ans. Un Père jésuite lui révèle sa vocation. Tout en professant au collège de Vannes, il suit brillamment les cours du grand séminaire. Prêtre, il est nommé aumônier du collège où il était professeur. Trois ans après, en 1841, nous le trouvons à la tête du collège d’Ancenis, qu’en peu de temps il a relevé de ses ruines.

M. l’abbé Georgelin aspirait à la vie religieuse et aux Missions étrangères. La vénérable Mme d’Houet, fondatrice des Fidèles Compagnes de Jésus, lui fait espérer la direction spirituelle d’une maison qu’elle songeait à fonder en Amérique. En attendant, il accepte d’abord l’aumônerie du pensionnat de Carouge, en Suisse, où, pour servant de messe, il eut un futur évêque, un cardinal de la sainte Église, Gaspard Mermillod ; puis celle du pensionnat de la rue de la Santé à Paris. Il était là depuis quinze ans, lorsqu’en 1865, il vint à Issoudun faire une retraite. Le