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APRÈS LE NOVICIAT

V

RETOUR A CHEZAL-BENOIT

UNE ANNÉE DE PROFESSORAT

I

Ce fut une joie débordante que le retour au berceau de la Petite-Œuvre. L’heureux Frère écrit dans son Journal : « chère Petite-Œuvre, tu vas donc abriter encore quelques années ton pauvre enfant ! Je veux faire tout mon possible pour te témoigner toute ma reconnaissance[1]. »

Quelques jours plus tard, en style pittoresque, il raconte à son frère son bonheur : « Laissez-moi d’abord vous annoncer une grande nouvelle ! — Holà ! dites-vous, cela promet. Que va-t-il en sortir ? — Eh bien, oui, une grande nouvelle… Le 1er octobre, j’étais en récréation, à Issoudun, avec tout le monde, lorsqu’on vint me dire : Il faut partir pour Chezal-Benoît. En une heure, je fais mon paquet, mes adieux, et je monte en voiture. Averti à une heure et demie, à trois heures j’étais en route. — Voilà, mon bien-aimé frère, la vie du Missionnaire. Il ne doit s’attacher nulle part et partir au premier signal, sans attendre au lendemain… Vous croyez peut-être que cela nous fait de la peine ?… Mais, nous sommes les plus heureux des hommes, et si notre cœur souffre, nous lui imposons silence, et nous chantons : Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus !… Vous voyez que je ne suis pas triste[2]. »

En arrivant, il est allé demander à Notre-Seigneur la grâce de ne pas commettre un seul péché pendant son séjour à la Petite-Œuvre. Il lui demande aussi d’ouvrir son intelligence et de « brider » son cœur. Il lui demande surtout de ne jamais scandaliser un seul de ces petits dont les

  1. 1er octobre 1879
  2. Lettre du 13 octobre.