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UNE ANNÉE DE PROFESSORAT

anges voient la face du Père céleste et de leur faire du bien, un bien immense. « Une grande joie intérieure, calme et sereine, qui n’est pas de la terre », lui a fait comprendre qu’il est exaucé... Il a salué les anges gardiens de la Petite-Œuvre, ceux des enfants, ceux du Tabernacle, et le voilà, radieux, au poste du dévouement[1].

Il ne lui fallut pas longtemps pour s’habituer. « La Petite-Œuvre, dit-il, c’est chez moi[2]. »

Il est chargé de la sixième. Il a six élèves. Il leur fera passer une année heureuse dans le travail et dans la prière. Il invoque souvent la Vierge, qui a élevé le divin Enfant Jésus. « O bonne Mère, aidez-moi. Ne regardez pas l’instrument, mais les apôtres que l’on pourrait faire avec ces chères petites âmes innocentes[3]. »

Un tel maître fera du bien à ses élèves ; mais les élèves eux-mêmes sanctifieront leur professeur.

« Il y a ici de saints enfants. Je veux être à leur égard plein de respect et de vénération, sans qu’ils s’en aperçoivent. Je veux profiter de leurs exemples et m’efforcer de les imiter. Qu’ils me feront de bien ! J’en suis heureux plus que je ne puis dire.

« Cette année scolaire m’apparaît pleine de joies et de profits spirituels. Peut-être le Sacré Cœur me réserve-t-il une grande peine en compensation. Fiat, ô mon Dieu ! Dans la peine comme dans la joie, je chanterai vos louanges et je vous ferai aimer des jeunes cœurs que vous me confiez[4]. »

II

On dit, — hélas ! comment pourrait-on le nier ? — qu’il y a des écoles où les écoliers n’ont rien de la jeunesse.

Vieillards de quinze ans, de vingt ans, ils sont desséchés avant d’avoir fleuri. Pas de fraîcheur donc, ni de sève, ni

  1. Lettre du 13 octobre.
  2. Idem.
  3. 6 octobre
  4. 5 octobre