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comme votre cher Henry, et aussi personne ne vous désire pour l’année qui commence, une vie plus heureuse, plus sainte et plus fructueuse pour la vie éternelle. ma très chère mère, que nous serons heureux en Paradis ! Nous nous verrons tous ensemble avec les nôtres !… Quand je pense à toutes ces belles choses, je voudrais vite m’en aller de ce pauvre monde ; mais je dois auparavant sauver les pauvres âmes qui m’attendent ; et je suis content de rester pour faire la joie de mon cher Jésus.

Vous le savez déjà, chère mère, pour moi je ne désire rien que devenir saint et savant pour sauver quelques âmes, être martyr pour la gloire du Sacré Cœur. Ceci est mon grand désir que j’avais déjà quand j’étais tout petit à Seynod. Je vous en prie en charité, ma bien-aimée maman, priez beaucoup et tous les jours à cette fin que je sois savant, saint et martyr. C’est le vœu de mon cœur, et du vôtre, n’est-ce pas ?

Adieu, chère mère ! Peut-être Dieu me fera-t-il la grâce de vous voir un jour. Ah ! si alors je pouvais déjà célébrer la sainte Messe et vous donner la communion ! Mais que la volonté de Dieu soit faite toujours !

Adieu ! adieu ! je vous donne un double baiser en vous souhaitant les grâces les plus précieuses du Sacré-Cœur.

En implorant votre bénédiction, je suis, très chère et bien-aimée mère, votre cher petit enfant.

FR. ST.-H. VERJUS,
Miss, du S.-C.


Les vivants ne lui faisaient point oublier les morts. Il avait une tendre dévotion aux âmes du Purgatoire, — il y revient souvent dans ses notes — et surtout aux âmes de ses parents. Il écrit le 16 juillet 1880 :

« Je passerai la journée de demain dans la prière et dans le recueillement, en mémoire de la fête de mon bien-aimé père. C’est demain saint Alexis, fête que nous célébrions autrefois à Seynod avec tant d’allégresse et une si pure affection. O Dieu, quelle joie pour mon bon père, s’il vivait encore, de me voir Missionnaire du Sacré-Cœur, et tonsuré ! »

Après la lecture de ces fragments, que nous aurions pu aisément multiplier, osera-t-on répéter, comme on se plait à le faire dans un monde ennemi, que le surnaturel détachement de la terre atrophie les cœurs et tue les