Page:Vaudon - Monseigneur Henry Verjus, 1899.djvu/133

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
UNE ANNÉE DE PROFESSORAT

Citons encore deux fragments de cette pieuse et affectueuse correspondance :

… O ma bien-aimée maman, tout ce que vous me dites dans votre lettre m’a fait beaucoup pleurer de compassion et de douleur. Pauvre mère ! Si je pouvais aller vous voir ! Oh ! alors, quel bonheur pour mon pauvre cœur ! Depuis sept ans, je n’ai pas vu ma famille ; mais, mon sacrifice, je l’ai offert à Dieu pour qu’il garde ma très chère mère et qu’elle soit contente et aimée de tous, pour qu’il lui accorde la grâce de me voir prêtre, disant la messe pour nos défunts et donnant la sainte Communion à ma très chère maman ! Quand arrivera-t-il, ce temps ? Patience ! patience ! Je crois qu’il n’est pas loin,

J’ai été heureux d’apprendre que vous êtes en bonne santé. C’est pour moi une grande joie. Je prie tous les jours à cette intention, et je ne prie pas seul : tous mes amis prient avec moi. Ils sont bons, mes amis, et ils vous aiment et ils prient avec moi pour vous…

Le cœur que vous me montrez dans vos lettres me fait pleurer de tendresse, ma bien-aimée mère… Et moi aussi, je vous aime, vous le savez. Oui, vous le savez, et je vous aimerai toujours et je veux toujours faire tout ce que je pourrai pour votre bon plaisir, et pour me montrer digne d’une mère si bénie par le bon Dieu, si aimée de tous, si pieuse, au cœur si bon. »

Regardez toujours les afflictions, ma très chère mère, comme des bénédictions de Dieu, qui veut dans sa miséricorde les souffrances pour cette terre et la gloire pour le Paradis. Oh ! que nous serons contents à l’heure de la mort, si nous avons bien souffert, et si toujours la volonté de Dieu a été notre règle !

Maintenant, laissez-moi vous adresser une prière, chère mère. Mon cœur souffre de se voir loin de vous, si loin, et, à présent que je vous sais dans la peine, je souffre encore davantage. Je voudrais vous écrire très souvent ; si vous avez le temps, je vous prie en charité de répondre à toutes mes lettres. L’écriture de ma chère maman me fait du bien au cœur ; je la lis et je la baise avec amour. Il me semble vous voir pleurer, quand vous m’écrivez ! Ne pleurez pas, ma très chère mère : votre Henry va bien, sa santé est très bonne, ses études ne vont pas mal, Dieu merci ! Je suis heureux et ne désire rien, si ce n’est de voir encore ma bien-aimée mère…

Enfin cette dernière lettre de l’année 1880 :

Chezal-Benoît, décembre.

Ma très chère Maman,

Je veux commencer cette lettre par un tendre baiser plein de sainte affection. Vous le savez, personne au monde ne vous aime