Page:Vaudon - Monseigneur Henry Verjus, 1899.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
BARCELONE

On recueillerait plus d’un fait de ce genre.

Quant à l’auteur de l’article 7, Jules Ferry, son histoire est connue. Pour premier châtiment, il a été couvert des anathèmes de tout un peuple ; puis, au moment où ce naufragé allait regagner le rivage, la main justicière de Dieu l’a refoulé et roulé dans les eaux d’où l’on ne revient pas, les eaux profondes de la mort.

Ce n’est pas seulement la maison des Missionnaires qui fut en proie aux malfaiteurs, mais la Basilique elle-même. On expulsa de son temple, comme un simple religieux, Jésus-Christ. On déshonora les portes par l’empreinte du sinistre cachet de cire rouge : Défense à Dieu d’entrer ! Et Notre-Dame du Sacré-Cœur qui, depuis vingt-cinq ans, accueillait, du trône où elle régnait en souveraine, les pieuses multitudes, resta prisonnière dans son propre palais... Il y a quatorze ans que ce forfait sacrilège a été consommé. La Vierge est toujours captive[1].

III

Au lendemain des expulsions, les élèves de la Petite-Œuvre trouvèrent dans la ville d’Issoudun une hospitalité aussi cordiale que généreuse. Ils suivirent, en qualité d’externes, les cours de l’École libre du Sacré-Cœur, légalement établie. Un seul enfant disparut dans la tourmente. De tous les autres, on peut dire qu’ils se cramponnèrent à leurs maîtres. Rien ne put les arracher du Cœur de Jésus. Une mère effrayée, une veuve, accourut des montagnes de la Haute-Loire. Elle voulait emmener son enfant. Ce fut elle qui resta. Elle entra chez les Filles de Notre-Dame du Sacré-Cœur où elle est morte religieuse. Aujourd’hui, son fils est prêtre et Missionnaire.

Au milieu de ces troubles profonds, le frère Verjus disait : « Je n’ai plus ni feu ni lieu. J’écris ceci assis sur une malle et mon cahier sur une chaise. Malgré cela, je

  1. Écrit en 1894.