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Page:Vaudon - Monseigneur Henry Verjus, 1899.djvu/263

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MARSEILLE. EN MER. THURSDAY.

Heureux navire, si tu savais ton bonheur[1] ! » De temps en temps, il s’entretient avec le commandant qui se déclare bouddhiste et ne veut pas plus entendre parler de l’éternité des peines que du pouvoir temporel des papes. Ce brave homme mit fin un jour à l’une de leurs amicales discussions par cette loyale parole : « Pour moi, la meilleure preuve de la vérité, c’est vous ! Vous voilà Missionnaire, allant en Nouvelle-Guinée pour civiliser les sauvages… Eh bien, je vous admire[2]. » Le 25 janvier, on touche à Adélaïde ; le 28, à Melbourne : le P. Verjus descend, fait une heure d’adoration à la cathédrale, conclut des pactes avec les anges du tabernacle, salue du cœur à l’horizon prochain Mgr Salvado et sa colonie, et, le 31, on aborde à Sydney. « Vive le Sacré-Cœur ! »

Le P. Navarre est là avec le R. P. Joly, procureur des Maristes, lequel prodigua à tous les Missionnaires d’Issoudun, avec une hospitalité généreuse, les témoignages de la fraternité la plus cordiale. « Que le Cœur de Jésus, écrit dans son Journal le P. Verjus, soit béni et remercié infiniment ! La charité de ses serviteurs est immense. Nous sommes à Villa Maria depuis hier soir et déjà nous sommes chez nous… La propriété de Villa Maria sur la baie de ce nom est vraiment splendide. Forêt, jardin, magnifique maison, gracieuse chapelle. Rien ne manque à cette procure des Missions[3] … » On y restera une huitaine de jours.

Pendant ce temps-là, Mgr Moran, archevêque de Sydney, d’avance tout dévoué à nos Pères, veut leur confier une paroisse de sa ville, la paroisse de Randwick. Le P. Couppé en prendra la direction et jettera les bases d’une procure des Missions[4]. Trois des religieuses ouvriront sur la paroisse une école. Il n’est pas temps pour elles d’aller en Nouvelle-Bretagne, les sauvages n’étant pas suffisam-

  1. 18 janvier.
  2. 19 janvier.
  3. 1er février.
  4. Lettre à M. le Dr Audibert, de Thursday, 22 avril 1885.