Tout cela me tue. La fièvre me prend. » Survient le
P. Vandel, à qui, depuis quelque temps, on répétait
qu’étant donnés ses difficultés pour l’étude, ses défauts de
caractère et sa légèreté, sa paresse, vraisemblablement
Henry Verjus n’avait pas la vocation ecclésiastique. D’une
anxieuse timidité, quand il s’agissait de vocation, le Père
était en même temps d’une admirable longanimité et patience.
« N’y a-t-il donc aucune espérance de voir réussir
cet enfant, l’un des plus anciens de la Petite-Œuvre ? »
dit-il un jour au P. Marie. Le supérieur, dès le premier
regard, avait deviné, sous les impétueux dehors d’une
nature toute neuve, avec une pureté d’ange, une générosité
sans égale. « Rassurez-vous, mon Père. Cet enfant
sera prêtre. Je réponds de sa vocation. » Le bon P. Vandel
s’en retourna tout heureux et comme déchargé d’un poids
lourd. Aussitôt le P. Marie fait venir l’enfant dans sa
chambre. Ce n’est plus la foudre cette fois qui retentit ;
c’est le cœur qui parle au cœur : « Voilà, mon enfant, la
responsabilité que j’ai prise devant le P. Vandel et devant
Dieu... Ma parole de prêtre est engagée... Est-ce que mon
Henry, mon enfant, me ferait mentir ? » Henry Verjus,
sanglotant, promit de faire tous ses efforts pour devenir
en peu de temps non pas seulement un bon élève de la
Petite-Œuvre, mais un saint ; et, baigné de larmes, il se
précipite à la chapelle et il confie à Notre-Dame du Sacré-Cœur
sa résolution vaillante et sa promesse loyale. Une
seconde fois il était sauvé.
Nous lisons, dans une page écrite de la main de l’Évêque-Missionnaire : « Notre-Dame du Sacré-Cœur a sauvé ma vocation le jour de l’Épiphanie 1876. » Tous les ans, ce jour-là, jusqu’à sa mort, en actions de grâces, Henry Verjus dira un chapelet, récitera le Veni Creator et le Te Deum, puis renouvellera sa consécration à Notre-Dame du Sacré-Cœur.
Dans une autre page, écrite à Rome dans son Journal, par le scolastique, et encadrée de noir, nous lisons : « … 29 avril 1883. — Nous avons appris aujourd’hui la