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CHEZAL-BENOÎT

mort de notre vénéré P. Marie. Que le Sacré Cœur de Jésus soit avec lui ! Que son nom soit toujours en vénération parmi nous ! C’était l’idéal du vrai père et du vrai Missionnaire. C’est par son moyen que le Cœur de Jésus m’a conservé ma vocation. Il m’a sauvé.

« … Pauvre Père, il est mort sans avoir autour de lui ses bien-aimés enfants ou ses chers confrères. Quelle peine pour son cœur ! »

Le lendemain, le scolastique reprend la plume :

« Mon pauvre cœur ne peut s’habituer à cette pensée : Mon pauvre P. Marie est mort ! Je ne lui parlerai plus… Mais non, je me trompe : je lui parlerai plus que jamais… Il est avec ses enfants : il les a formés ; il les aime ; il s’occupe toujours d’eux…

« Il faudra bien prier pour notre bon Père. C’est un devoir de reconnaissance et de justice… Oui, mon nom a dû être prononcé à son jugement. Père ! J’espère que ce n’a été que pour l’augmentation de vos mérites…

« … Plus je pense aux vertus de ce vénéré Père, plus je me sens touché d’admiration profonde et de reconnaissance sans bornes… Ô mon Dieu, rendez-lui tout ce qu’il a fait pour votre pauvre enfant ! »

Le 2 mai, on célébra, dans notre église de la place Navone, un service funèbre pour le repos de l’âme du cher défunt. Au sortir de la messe, Henry Verjus ouvre son Journal et il écrit : « J’ai bien prié, je prie, je prierai pour lui toute ma vie. La cérémonie a passé vite, j’aurais voulu la voir durer longtemps ; mais, j’ai élevé à ce bon Père un monument dans mon cœur, et j’espère que rien ne le pourra détruire... »

Enfin, le 7 mai, comme, à la lecture spirituelle, on avait donné des détails sur les derniers moments du Père : « Pauvre bon Père ! écrit Henry, comme il a été sur la croix ! Il ne sentait, disait-il, que les épines du Cœur de Jésus. Que n’ai-je été là pour en arracher quelques-unes !

Ainsi aimait ce généreux cœur.