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Page:Vauquelin - L’Art poétique, éd. Genty, 1862.djvu/15

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Desportes, favori de Joyeuse, (favori lui-même d’Henri III, qui venait de succéder au malheureux Charles IX), Desportes parle de Vauquelin au nouveau roi. Henri écrit à Vauquelin, l’encourage, et voilà bien et dûment l’Art poétique sur le chantier.

À ce moment, Vauquelin était lieutenant-général au bailliage de Caen. Il avait succédé à son beau-père, l’historien normand Charles de Bourgueville (1)[1]. — Joyeuse, amiral de France, investit le poète de l’intendance des côtes de Normandie.

Le favori du roi espérait-il hâter ainsi l’achèvement du poème ? Son erreur était grande. Vauquelin n’était pas homme à mettre de côté les devoirs de ses deux charges, pour se livrer à la poésie. En 1604, il put se rendre ce témoignage admirable : « Iamais ie ne m'ouhliay tant, que ie laissasse mes affaires pour entendre à mes vers ... Ie n'escoutoy les Syrenes des Muses qu’à mon grand loisir et aux heures où d’autres s’ebatent à des exercices moins honnestes. » (Préface des Diuerses Poésies.)

Commencé vers 1574, l’Art Poétique n’était pas terminé en 1589 (année de l’assassinat d’Henri III). Aussi ne parut-il qu’en 1605, dans les Diuerses Poésies.

  1. (1) Ou il était près de lui succéder. Voy. la Notice du baron J. Pichon.