Aller au contenu

Page:Vauquelin - L’Art poétique, éd. Genty, 1862.djvu/18

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— xiv —

Etait-il possible de plus clairement prédire l’assassinat des Guise (23 décembre 1588) ? — Le Balafré disait parfois : « On n’oserait ! » On osa. — On ose tout, quand on est, comme Henri, acculé dans une impasse (1)[1].

C’est aux États de Blois que Vauquelin se lia avec Pontus de Tyard, le poète-évêque de Chàlons, député comme lui. Il lui a adressé une satire où sont déplorées la corruption des prélats, l’ambition des grands, la vénalité et la rébellion de tous. — L’honnête Vauquelin dut souffrir à Blois.


XII


Jusqu’à la reddition de Paris (22 mars 1594), le poète demeure confiné dans sa province, exerçant ses fonctions de lieutenant-général, revoyant ses Satires, ses Idillies, son Art poétique, et y ajoutant. Son genre de vie n’est pas à dédaigner.

Magistrat intègre, il donne aux affaires tout le temps qu’elles exigent ; poète et seigneur, il se procure les distractions de la poésie, de la chasse, de la pêche, de l’équitation, etc. ; mari et père, il goûte toutes les joies de la famille, sans ses amertumes. De Myrtine-Philis, il a huit enfants : quatre fils et quatre filles. Quelques nuages se glissent bien, par-ci par-là, sur le ciel du ménage. L’auteur des Foresteries et des

  1. (1) La duchesse de Montpensier, sœur du Balafré, s’était vantée de posséder les ciseaux qui devaient tondre la chevelure d’Henri III.