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Page:Vauquelin - L’Art poétique, éd. Genty, 1862.djvu/20

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nait nait, comme s’il l’avait toujours eue. — Détail, au surplus, peu important. Ce qui l’est davantage, c’est que, si l’on compare telles parties de l’Art poétique à telles autres, on acquiert la conviction que ce poëme dut subir, à diverses périodes, de profonds remaniements, et que, quand l’auteur le commença, il ne possédait pas encore la langue qu’il avait, en le terminant ou aux époques de révision.


XIII


On est en 1604. Vauquelin a soixante-huit ans. Ses quatre fils ont une profession ; ses quatre filles sont mariées. La pensée de la mort et la pensée de ses Poésies inédites, le tracassent. Il veut se mettre en règle avec Dieu et avec le monde. Pour Dieu, il écrit ses Sonnets chrestiens ; pour le monde, il fait un tri de ses œuvres.

C’est ce Choix qu’il publie en 1605, à Caen, chez le libraire Charles Macé, sous le titre suivant : les diverses poésies du sieur de la Fresnaie Vauquelin. Il se compose de l’Art Poétique, des Satires, des Epigrames et Epitaphes, et de Sonnets. Le volume a 744 pages. Cent pages de trop.

Dans ces cent pages, il y a des choses pitoyables et des choses ordurières. L’idylle de la Nuit de mariage est déplorable. Les licences poétiques qu’on se permettait au xvie siècle, ne justifient pas une pareille… distraction. Comment l’auteur des Sonnets chrestiens a-t-il laissé passer cette énor-