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AV LECTEVR




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LECTEVR, ce sont ici des vieilles et des nouuelles Poésies : Vieilles, car la plus part sont composées il y a longtemps : Nouuelles, car on n’escrit point à cette heure, comme on escriuoit quand elles furent escrites. Si elles ne sont telles qu’elles deuroient estre, c’est mon défaut : car de mon temps on escriuoit assez bien. Si elles ne sont assez reueües et pollies, c’est ma paresse. Aussi que iamais ie ne m’oubliay tant, que ie laissasse mes affaires pour entendre à mes vers : Et me donnant garde que les Syrenes des Muses ne m’abusassent, ie me tenoy lié à ma profession toute contraire à leurs Chansons, lesquelles ie n’escoutoy qu’à mon grand loisir et aux heures où d’autres s’ebatent à des exercices moins honnestes. Le Public où


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