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Les fleuues serpentants, bruyants en leurs canaux ;
Les cercles de la Lune, où sont les gros iournaux
Des choses d’ici bas, prières, sacrifices,
Et des Empires grands les loix et les polices.
On y void discourir le plus souuent les Dieux,
Vn Terpandre chanter vn chant mélodieux
A l’exemple d’Orphée : et plus d’vne Medee
Accorder la toyson par lason demandée :
On y void le dépit où (1)[1] poussa Cupidon
La fille de Dicaee et la poure Didon :
Car toute Poésie il contient en soyméme
Soit tragique ou Comique, ou soit autre Poème.
Heureux celuy que Dieu d’esprit voudra remplir,
Pour vn si grand ouurage en françois acomplir l
En vers de dix ou douze après il le faut mètre :
Ces vers la nous prenons pour le graue Hexamètre,
Suiuant la rime plate, il faut que mariez
Par la Musique ils soient ensemble appariez,
Et tellement coulans que leur veine poUie
Coule aussi doucement que l’eau de Castallie.

  1. (1) Dans l’édition de Caen, Charles Macé, 1605, in-8, point d’accent grave sur l'u. Ou, conjonction, et où, adverba de lieu, s’écrivent absolument de la même manière. — Il y a, dans cette édition (la seule, car l’édition de 1612 n’est autre que celle-ci, sauf les titres), un certain nombre d’irrégularités orthographiques. Mais nous ne nous sommes permis de les corriger que lorsque le sens en souffrait trop gravement. Il était bon de respecter
    jusqu’à un certain point cette orthographe de transition comme la poésie de Vauquelin.