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EN CORÉE

est majestueuse. Costumées à l’européenne, les troupes se rangent en haie et contiennent la masse populaire.

Soixante gardes entourent et portent la chaise royale, véritable trône, de couleur rouge, ornementée de sculptures et de colonnes auxquelles des dragons d’or s’accrochent de leurs griffes. À la toiture, en forme de pagode, sont appendus des stores qui protègent le roi contre les intempéries.

L’étoffe jaune écrue qui habille les porteurs prend, sous le soleil, d’éclatants reflets d’or, donnant l’illusion que l’astre dieu lui-même accompagne et garde le monarque coréen.

L’effet est très grand, et, comme dans tous les pays d’Orient, la nature, exhalant sa puissance, offre un merveilleux cadre.

Derrière la chaise royale, des troupes défilent encore. Un général est à leur tête. Viennent alors les gardes du prince héritier et ses porteurs.

À la reine, les mêmes honneurs qu’au roi sont rendus. Un nombre égal d’officiers, de troupes et de gardes lui fait escorte. Seulement sa chaise est portée par des femmes dont les costumes, aux gazes miroitantes, effacent en éclat ceux des porteurs du roi. Les coiffures de ces femmes ont une hauteur et une