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EN CORÉE

largeur invraisemblables, et leur poids, qui peut atteindre deux kilos, doit leur être une torture. Mais en Corée, comme ailleurs, je pense, on ne transige pas avec la mode.

De telles cérémonies coûtent des sommes immenses. Elles sont, parfois, le prélude de la vente prochaine des fonctions publiques, moyen grâce auquel les caisses de l’État, un moment anémiées, reconquerront leurs forces.

Ce système, qui fut, après tout, celui des anciennes monarchies occidentales, subvient aux besoins de la cour, et a ceci de sage et d’équitable qu’il n’impose que le riche.

Il est vrai de dire que, de ces sommes versées, aucune n’arrive intacte à sa destination. Elles passent par des mains nombreuses et s’égarent, en partie, dans les poches des intermédiaires !

Les promenades royales durent plus ou moins longtemps, suivant leur but, soit d’après la température, soit même selon l’humeur de Leurs Majestés.

Lorsque celles-ci s’attardent, on prépare sur toute la route qu’elles devront parcourir des hauts bambous plantés en terre et au sommet desquels on allume des torches résineuses. On dirait d’immenses balais mena-