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EN CORÉE

sonnelle est incontestée dans toute la péninsule, est mère de nombreux enfants qu’elle a tous placés, par l’intermédiaire de la reine, dans les fonctions publiques les plus avantageuses.

Son système, pour atteindre ce résultat, bien qu’ingénieux, ne semble ni très neuf ni très original. La pythonisse coréenne évoque les esprits, communique avec eux et recueille leurs décisions, qui sont invariablement celles-ci :

« Un lien mystique existe entre les destinées du prince et celles de tel enfant de madame la sorcière. En exaltant celui-ci, la reine satisfait aux intentions. de Bouddha, qui daigne alors éloigner du prince les influences funestes. »

Le résultat se faisant toujours désirer, la reine a tenté une plainte. Mais, par la bouche de son interprète intègre, le dieu suprême a répondu :

« Tu n’as pas fait assez, et d’ailleurs tu n’accordes rien par spontanéité. »

Et alors, sans arrêt, la pauvre souveraine dispense des faveurs, jusqu’au jour où, n’ayant plus rien à donner, ses yeux se dessilleront peut-être.