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EN CORÉE

rélation manifeste donne la sensation profonde d’une vérité unique, dont la forme seule diffère.

C’est en parallélant ces choses que je regarderai passer les innombrables coolies qui escortent le défunt. Leurs vestes rouges tachent de pourpre la masse blanche des parents, des sorciers et des amis, dont le nombre est d’autant plus grand que le personnage est plus considérable.

La famille ne peut porter ni soie ni coton. Les étoffes des vêtements sont en fil, et les visages masqués par des bandes de toile soutenues à bout de bras, au moyen de deux baguettes de bambou. J’ai déjà décrit ailleurs ce costume, aussi ridicule qu’incommode.

Outre leurs vestes rouges, les coolies sont coiffés de petits chapeaux de même couleur, surmontés d’une plume en aigrette, et la vision d’un Méphistophélès répété à l’infini m’est immédiatement suggérée.

Il va de soi que le dragon figure largement en cette circonstance. La chaise qui contient le cercueil de première classe en porte à ses bras, à sa toiture, à ses cloisons, tandis que le drap de satin bleu et rouge, dont la boîte funèbre est recouverte, montre, brodées d’or fin à chacun de ses coins, les éternelles et symboliques chimères.