Page:Vautier, Frandin - En Corée, 1905.pdf/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
134
EN CORÉE

monstrueux sur un i tordu, offrent un aspect repoussant dont ces petits monstres n’ont nulle conscience, car ils sont, vis-à-vis des Européens principalement, d’une familiarité que l’intérêt fait naître.

Pour s’en débarrasser, on leur jette des sapèques, qu’ils se disputent avec leurs dents, leurs ongles et leurs poings. Ceux qui restent vainqueurs s’empressent d’acheter soit des boules de riz, soit tout autre régal.

Au grand scandale du Coréen des classes élevées qui ne sort qu’en chaise, précédé, porté et suivi par de nombreux coolies, j’erre dans Séoul avec mon unique parasol, et je refuse même les offres de service des interprètes qui sillonnent les rues.

Aucune entente parmi les marchands ; aucun syndicat, aucune confrérie ne règle les prix, ne taxe les objets. Aussi les achats, pour ceux qui ignorent les us d’extrême Orient, sont-ils chose assez embarrassante.

Ma connaissance du marchandage habituel me fait respecter, et comme le sens du juste et du vrai est la caractéristique du primitif, il ne se vend pas une étoffe de prix à Séoul, un beau laque, un cuivre précieux, qu’ils ne m’aient été offerts avant même que d’être mis en circulation.

Le magasin coréen n’est qu’un capharnaüm. Aucun