clave, et le paradis bouddhique ne le dédommagera pas de son enfer terrestre.
Cette croyance décourageante est tellement ancrée dans l’esprit populaire, que les nombreuses conversions obtenues par les missionnaires catholiques ont à peine entr’ouvert devant ces parias les portes d’une éternité libératrice.
Il me paraît, pourtant, que l’esclavage, en Corée, n’est pas extrêmement rigoureux. À de rares exceptions près, l’esclave fait partie intégrante de la famille, et sa servitude prend fin, à quelque sexe qu’il appartienne, du moment où il est marié. Cependant il demeure vassal.
Ici, point de mendiants. Pour recevoir, il n’est nul besoin de tendre la main. Tout voyageur a droit à l’hospitalité. Qui se refuserait à cette aumône ou à l’équivalent en monnaie, serait honni par ses compatriotes et mis impitoyablement à l’écart.
Mais qu’importe au misérable cette dîme prélevée par la pauvreté d’autrui sur la sienne ? Demain, ce sera son tour de recevoir ; et sa vie s’écoulera dans ce mutuel échange, lequel, s’il n’était pas inspiré par l’insouciance, serait plein de grandeur.
Un abus est la division de la société elle-même en