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EN CORÉE

cheur, se sont élevées peu à peu. L’aspect est nu ; mais, en bas, s’appuyant à la montagne, assise d’un air calme sur la grève sans fin, j’aperçois Tchemoulpo. Fière de l’égalité de ses toits, au-dessus desquels n’émerge aucun orgueilleux édifice, la ville contemple d’un œil satisfait les innombrables petites îles dont elle est entourée et qui, en s’étendant sur toute la côte, en se prolongeant à l’horizon, assurent la sécurité de la rade.

Pendant les tempêtes, la mer roule avec elle, soulevés de ses profondeurs, des flots de sable qu’elle dépose sur les collines, qui font aux îles comme des remparts naturels. Ces grèves, quand le soleil les éclaire, semblent un gigantesque collier de pierres précieuses, parant quelque déité formidable. Cela éblouit.

Les gens du Daïboutes — que j’ai nommé plus haut — m’ont emmené, et je sais assez de japonais pour apprendre d’eux la légende.

Le Daïboutes fut l’un des premiers notables japonais