Page:Vautier, Frandin - En Corée, 1905.pdf/189

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
186
EN CORÉE

lection. Puis, un beau jour, justement pris de doutes sur leur œuvre, ils envoyèrent près de l’évêque catholique de Pékin quelques-uns de leurs prêtres, afin d’obtenir une direction.

Bientôt convaincus de leur schisme, ils détruisirent tout ce qu’ils avaient édifié, et supplièrent l’évêque de placer à leur tête un missionnaire qui devint leur guide et leur chef.

Cependant il ne faut pas oublier que ceux qui parlaient ainsi avaient été choisis parmi l’élite de la nation coréenne, et que ce qu’ils étaient aptes à définir et à comprendre serait difficile à faire accepter à un peuple jaloux de son inhospitalité aux étrangers.

Les lettrés coréens durent alors user d’un stratagème pour faire pénétrer le missionnaire à Séoul. Ils le revêtirent d’un costume de deuil, lequel ne permet d’apercevoir que les yeux de celui qui le porte, et, ainsi accoutré, puis descendu dans une barque de pêcheur, le bon Père put entrer nuitamment dans la ville.

Pendant longtemps, pourtant, la présence du missionnaire à Séoul resta ignorée des indigènes, grâce à une ancienne coutume du pays que je dois mentionner ici.