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EN CORÉE

On m’avait bien parlé d’un autre chemin reliant Tchemoulpo à Séoul ; mais, pour le suivre, il fallait attendre les caprices de la marée, et j’ai préféré celui-là.

On a jeté un pont sur la rivière, seulement ce pont se balance au moindre souffle du vent, et mes coolies l’évitent avec soin. Le lit de la rivière est rocailleux et rend la traversée facile.

J’avoue que la fraîcheur de cette eau limpide et courante m’a causé une sensation de sybaritisme qui n’est vraiment appréciable que dans de semblables explorations.

C’est sur la rive prochaine que je dois, pour la première fois, rencontrer un chien coréen.

D’ailleurs, ce n’en est pas un seul que je vois, mais bien une vraie meute qui sort d’un village et fait à ma caravane un accueil des plus bruyants.

Je ne sais pas d’animal plus laid que ce basset, couvert de longs poils roux et sales, et orné de deux oreilles bizarrement menues, dont la pointe effilée retombe en coin de feuillet.

Joignez à cela une queue pelée, qui se tortille en un horrible tire-bouchon, et vous aurez la silhouette exacte, sinon gracieuse, du cerbère coréen.