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EN CORÉE

leur cortège ; des courriers, des marchands portant leur pacotille dans une hotte assujettie au bout d’un bâton.

À chaque rencontre, il se fait un curieux échange de politesses, qui ne dépassent jamais deux questions et, bien entendu, deux réponses.

Première question : Avez-vous mangé ?

Vous vous empressez de répondre affirmativement. La négative serait une cruelle mortification pour le demandant, contraint, alors, de vous offrir une partie de ses provisions.

Deuxième question : Allez-vous à l’est ou à l’ouest ?

La droite et la gauche sont inconnues des Coréens, qui ne s’orientent qu’au moyen des points cardinaux.

Cette fois vous indiquez votre itinéraire, et, les civilités ainsi terminées, les voyageurs se séparent.

En Océanie, on se crache dans la main. Je préfère encore la mode coréenne.

À quelques li de Séoul (le li est la mesure terrienne et très régulière de la Corée), on rencontre une rivière dont les méandres, assez capricieux, vont jusqu’à la capitale, qu’ils traversent. L’eau de cette rivière est généralement très basse, et c’est fort heureux, car il me faut la passer pour continuer ma route.