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EN CORÉE

mités, servent tout à la fois de cuillère, de fourchette et de couteau.

Muni de ces objets, dont il se sert avec la dextérité d’un jongleur, le Coréen lance sa nourriture au fond de son gosier et l’ingurgite ainsi, en une complète indifférence ou ignorance de sens du goût.

En guise de serviette et de mouchoir, il n’emploie — et ces coutumes sont d’ailleurs en vigueur dans tout l’extrême Orient — que de petits carrés de papier de soie dont il ne se sert qu’une fois.

Le linge lui est peu sympathique, et le mouchoir et la serviette, usités chez l’Européen, sont jugés ici grossiers et malpropres.

Un fonctionnaire coréen, avec lequel j’avais lié commerce d’amitié, me fit une fois cette observation, peut-être juste après tout :

« Vous remettez dans votre poche et vous gardez, souvent plus d’un jour, des impuretés que nous rejetons loin de nous lorsqu’elles se produisent. Où est la plus exacte propreté[1] ? »

  1. Les paysans occidentaux, qui se mouchent le plus souvent avec leurs doigts, semblent avoir la même notion du sens de propreté. Il y a d’ailleurs chez nos rustiques une devinette assez caractéristique sur ce sujet. Ils demandent : Savez-vous ce que le paysan jette et que