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EN CORÉE

ces dames, et même le complaisant et aimable mari qui me faisait assister à ces fêtes. Ni lui ni moi (à Séoul) ne nous serions vantés de notre indiscrétion, qui eût d’ailleurs été punie : pour un Européen, par son renvoi immédiat de Corée ; pour le fonctionnaire, par la mort.

Ces exécutions, en pareil cas, n’étant point considérées comme peine infamante, mais seulement expiatoire d’un crime de lèse-législation, sont en quelque sorte volontaires.

Le condamné s’y pourrait soustraire. Mais, déchu, aussitôt, de ses droits de citoyen, il ne serait plus désormais qu’un paria, traînant une vie de misère et de honte, cent fois plus redoutable que la mort.

Ce trait de mœurs est également emprunté aux Chinois, qui punissent de même tous les crimes politiques.

Un yatagan est apporté, en grande pompe, au coupable, qui s’en ouvre le ventre et meurt sur ses entrailles pantelantes.

Les honneurs, alors, lui sont rendus, et le paradis de Bouddha ouvre ses portes toutes grandes à la victime du devoir social.

Une idée philosophique et concluante se détache,