Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/113

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CORRESPONDANCE. 97 grand brouhaha; mais, ou que je puisse etre, vos lettres me feront tou- jours un grand plaisir. Comptant sur la sincerite que vous m’avez pro- mise, les nouvelles que vous me donnez de mon frere me charment fort; je m’en tierai A vous sur ce principe, sachant, d’ailleurs, que, pourvu qu’il vous plaise, il est tel que je le souhaite. Je savais que M. votre pere * n’était plus dans la rue d’0rleans, mais je n’avais pu en- core savoir ou il etait. Je pars pour Versailles; a mon retour, je l’irai voir, et vous en dirai des nouvelles positives; l’on m’a dit que, dans son premier logement, il etait tres-retire. Je vous remercie de vos sou- haits pour moi; quand on approche, on trouve tout bien difdcile; Dieu nous soit en aide! Adieu, cher Vauvenargues; mon arnitie pour vous ne connait point de bornes ’. 10. — LE MEME AU MEME. De Paris, ce l9 avril H3!. Des que la promotion iut faite, mon cher Vauvenargues, nous con- vinmes, Crillon et moi, que nous attendrions la nomination des regi- ments, pour nous condouloir ou nous rejouir avec vous; nous ne pen- sions pas alors que cela dut aller si loin, et cela, joint aux occupations que cette atfaire m‘a données, a occasionne mon silence. Crillon a ob- . tenu; je suis reste comme j’etais; nous pouvions avoir tous les deux, mais je suis charme qu’il ait reussi. Six ans de service que j’avais de plus que lui ’ ne me donnent pas de jalousie, car il est bien plus propre A la cour que moi; il est vrai que comme c’est par le qu’il veut faire son chemin, in un etablissement pres, qu’un regiment lui procurera plus avantageux, il ne lui importe pas tant qu’e moi, qui veux me faire con- naltre par la guerre seulement. Votre regiment est bien traite, dans cette occasion-ci, et le plusancien des demandants en a eu, parce que • Joseph de Clapiers, seigneur de Vauvenargues et de Claps, ne le 12 janvier 1601, mort le 30 avril 1762. Premier consul d’Aix (1720-21), pendant ls peste qui enleva L cette ville pres de 8,000 habitants, au milieu de la desertion gene- rale, il rests e son poste, avec un seul de ses collegues, Vassesseur Joseph Buisson. C’est en recompense du courage qu’il.montra et des services qu’il rendit alors, que la seigneurie de Vauvenargues fut sages en marquisat. Un tel homme méritait d’avoir un tel ills. — G.

  • Nous n’avons pas la reponse de Vauvenargues e cette lettre et aux trois

suivautes. —G.

  • Mirabeau était entre au service en 1720. — G.
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