Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/176

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160 CORRESPONDANCE. J ’ai reçu une lettre de mon frère 1, avec la tienne; il était. de retour de la campagne; il m’écrit d’Aix. Mande-moi si _ tu le vois, et les allures qu’il a dans le monde, .et s’il mérite que tu l’aimes. Je ne voudrais pas, cependant, qu’il le méritât trop, et pour cause. Dis·moi aussi, je te prie, un mot de Ballon ’, de Saint-Marc’, de nos anciens camarades. Mille compliments à L’Enfant. Je reçus, cet été, une lettre de son frère, qui me prenait pour juge d’un pari, sur notre camp de Compiègne; il avait perdu le pari, je ne fis pas de réponse ; je trouvai ce moyen-le d’éluder une décision qui lui devait étre contraire : conte cela au Commissaire ‘; mais qu’il nous garde le secret, parce qu’il n’y aurait qu’à payer, s’il ne nous le gardait pas. ·Adieu, mon cher Saint-Vincens; je t’aime de tout mon cozur, et_t’embrasse mille fois. Je ne sais si tu pourras lire mon écriture; mande-moi ce qui en est; j’y prendrais plus de peine A l’avenir, si tu ne pouvais pas la lire. 1 Nicolas-Francois-Xavier de Clapiers, dernier marquis de Vauvenargues et de Claps; né en 1719, il {ut, comme son père, 1** Consul d’Aix, et Procu- reur du pays de Provence (1775-76). N’ayant pas d’enfants, il voulut, an moins, perpétuer son marquisat dans sa famille, en adoptant son cousin Jacques-Auguste·Michel·Marie de Clapiers, seigneur de Collongues et de Montfort, officier de dragons, dont un fils, Joseph·Philippe·Camille de Cla- piers, périt misérablement A Page de 22 ans. Chef d’une de ces bandes qui, sous le nom de Compagnie de Sabreurs ou du Soleil, désolaient le midi de la France, de 1795 A 1800, et se vengeaient des excès révolutionnaires par des excès pareils, il fut condamné, sous le chef d’assassinat, et fusillé, A Aix, le 16 janvier 1801. Nicolas-Francois-Xavier survécut peu à son petit-fils par adoption; il mourut le 26 juillet suivant. Dix ans auparavant, à bout de res. sources, il avait vendu sa terre. Les possesseurs actuels,_les d’Isoard, ont pris lc nom de Vauvenargues par adjonction, mais n’appartiennent pas à la famille du moraliste. Les Vauvenargues sont donc éteints depuis 1801; mais une branche des Clapiers subsiste, à Marseille, dans la personne de M. le comte Henri de Clapiers. Vauvenargues avait un autre frère , Antoine de Clapiers, officier comme lui, et tué, en Corse; pendant la guerre de 1711; il avait, enfin, une sœur, morte carmélite, A Marseille. — Les armes de Vauvenargues étaient: Fascé d’azur el d’argent,de six pièces; au chef d’or. —G. ¤ Famille parlementaire de Provence. Les Ballon, seigneurs de Saint-Julien, avaient, à Aix, leur sépulture, A côté de celle des Vauvenargues, dans l'église de l’0bservance, détruite en 1793. — G.

  • Frere cadet de Meyronnet de Saint·Marc {voir la 1** note de la page 92).

— G. ·* Les L’Enfant étaient commissaires des guerres pour la principauté de Monaco. — G.