Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/211

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CORRESPONDANCE. 195 causer. Je ne sais si vous pourrez bien line mon écriture ;; mes yeux sont, dans oe moment, dans un état pitoyable. Je vous embrasse teudremeut. . `56. — LE MEME A SAINT-VINCENS •. A Verdun, le 27 mars QNO. Je me suis llatté longtemps, mon cher ami, que vous me feriez réponse, mais je vois bien que c’est A tort, et qu’il {aut prendre sou parti. Je vous avouerai cependant que j’ai peine A coucevoir, et A porter sans murmure, la longueur de votre silence. Vous n’étes pas, ce me semble, dans une dis-` G sipanion qui puisse le justifier; vous n’etes pas non plus accablé d’écritures, et vous seriez trop paresseux, si c’était lA votre prétexte. Si ce l’était neanmoins, je ne vous le pas- serais pas, et je vous inquiéterais, pour vous corriger d’un défaut qui uuit beaucoup A l’amitié, et A la plupart des ai`- faires; car la moitié des aifaires ne se traite que par lettres, et toutes les amitiés out besoin de ce secours , lorsque l’on est sépare. Mais je ne pourrai jamais croire que ce soit votre paresse qui me fasse tout ce mal; moins encore vous soupconuer de vouloir ménager la mienne; ce soin—lA se- rait olfensant. ll ne se passe point de mois que je n’écrive quinze lettres; c’est trop peu pour me fatiguer, et trop, mon cher Saint-Vincens, pour qu’une lettre de moins me soit un ‘ soulagement; je passe sur les liaisons d’intéret et d’amitie qui nous engagent l’uu A l’autre. Quand tout cela ne serait point, vous ne pourriez pas penser que ce me fut une fati- tigue de vous écrire tous les mois; voi|A done encore un prétexte qui serait bien miserable, et qui montrerait la

  • Dans le lettre précédente, Vauvenargues conseilleit au jeune cbevelier

de Minbeau la vraie hautcur d’dme, qui ne doit se montrer qu’A propos, et avec digniré; dans celle·ci, il va eu dormer lui-meme un remarqueble exem- ple. Quand il était sur de Peflection de Saint·Vincens, il ne lui en coutair pcqgezgné d’etre son oblige; mais il nc veut plus rien devolr A un ami dou-.