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Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/248

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` 232 CORRESPONDANCE. raisonuementest fort juste ; je serais au désespoir que vous me soupconnassiez d’avoir dlautres sentiments, et que mon amitié, dont vous ne faites pas deja grand compte, vous devint encore A charge, et s’ébloult IA-dessus. Ainsi, voila ’ qui est tout dit. ; _- Vous serez peut-etre curieux de savoir ce que je vais faire A Paris : mon cher Villevieille, je vais m’y ennuyer, comme jefais souvent ailleursg car je -n’y ai pas de connaissances, et j’y aurai fortpeu d’argent z mais, comme je m’ennuiera.is beaucoup ici, je n’ai rien A perdre de ce coté-IA, et j’y ga- gnerai peut-etre, de celui de ma santé. Ce n’est pourtant pas ` IA l’avis de mes` parents; ils disent que j’ai engraissé en Provence, que je vais perdre tout cela A Paris, et que ma santé n’estqu’un prétexte pour m’éloigner d’eux. Quoi qu’il en puisse etre, mon cher Villevieille, je vis dans une inquié- tude qui ne me permet pas de rester en place, et il faut absolument que je me tire d’ici. J’ai passé presque tout mon temps A la campagne, depuis que je vous ai quitté, au milieu d' une famille qui n’est pas riante, et ou tout est peint en noir. Mandez·moi si vous etes A Montpellier : je vous enverrais un état de mes intirmités, .pour montrer A vos médecins ‘. ‘ ‘ — Voici mon adresse A Paris, enjattendant que j’y sois logé : chez M. Etienne Boyer, cul-de-sac rue Quincampoix. J ’y arriverai du 15 an 20’. Adieu, mon cher Villevieille; vous devinez bien mon nom *, et mes sentiments pour vous *. • On sait la réputation de la Faculté et des médecins de Montpellier. —G.

  • Il fallait alors de dix. A quinze jours pour aller d’Aix A Paris. — G
  • En etfet, cette lettre n’est pas signée. — G.
  • Vauvenargues avait eu, avec Villevieille, une assez longue correspondance,

dont il ne reste plus que quelques lettres; le marquis de Villevieille ills en donne ainsi la raison : c Il y avait un plus grand nombre de lettres, et de beau- • coup plus intéressantes, adressées A mon pére; mais elles furent volées, si • l’on en croit une tradition de famille, par une espece de bel-esprit, qui se · faisait honneur de celui de Vauvennrgues, et encadrait de ses phrases dans e ses lettres particulieres : on ne revoyait plus les autogaraphes qu’il pillait ¤ ainsi. • (Voir, A ce sujet, un livre fort intéressant, l’Esprit dans Phistoirc, par M. Edouard Fournier, li' note de la page 231. — Paris, E. Dcntu, 1857.) — G.