Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/263

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ment dependant moins des choses, que de la vitesse avec laquelle l’esprit les pénetrel -

Je parlerais encore IA-dessus longtemps, si je pouvais oublier A qui je parle. Pardonnez, Monsieur, A mon age et au métier que je fais, le ridicule de tant de decisions aussi mal exprimées que présomptueuses. J ’ai souhaité toute ma vie, avec passion, d’avoir l’honneur de vous voir, et je suis charmé d’avoir dans cette lettre une occasion de vous assurer, du moins, de l’inclination·naturelle et de l'admiration naive ayec laquelle , Monsieur , je suis , du fond de mon coeur,

Votre tres—humble et tresobéissant serviteur.

Mon adressc est d Nancy, capitaine au régiment d’in/`anteric du Roi.

85. -— LE MEME A M. LE DUC DE BIRON.

A Nancy, le 8 avril 1743.

Monsieur, je crois que V0uS ne pensez pas que j°aie beaucoup d’ambition ’. Ennuyé, cependant, de servir sans espérance, avec une santé tres-faible, et porté par une secrete

Vauvenargues était alors dans un moment d’agitation et de fievre. La malheureuse campagne de 1742 est A peine flnie; celle de 1743 va bientot commencer, et, dans ce court intervalle, melant les’occupations les plus diverses, il regle des aifaires d’intéret avec Saint-Vincens, écrit A Voltaire do longues lenses litteraires, compose on acheve un morceau sur les Omteurs, · Hiloge d’Hippolylc dc Seytres, la Méditation sur la Foi, et fait des démarches supres de son colonel,`M. de Biron, auprés du Roi, et du ministre Amelot, pour entrer dans la carriere diplomatique. ¤ Sentez-vous votre esprit presse u et Al’étroit dans votre état, dit-il lui-meme, dans le 10• Conseil d un Jeune · homme. c’est une preuve que vous etes né pour une meilleure fortune; il ¤ {aut donc sortir de vos voies, et marcher dans un champ moins limité .... • On s quelquefois dans sa main des ressources que l’on ignore... Osez prendre • un plus grand essorz un tour d’imaginati0n un peu hardi nous ouvre souvent des chemins pleins de lumiere... Laissez croire A ceux qui le veulent • croire, que l’on est misérabledansles embarras des gran ds desseins, etc., etc. » On voit assez A quel moment ces lignes éloquentes ont du etre écrites. — G. ,

  • Comment M. de Biron aurait-il pu soupconner une ambition que Vauv

nargues n’avait pas encore avouée, meme A ses amis? — Voir les notes des Lem-es 30*, 32*, 33•, 3s• et 3o·. — G. , O