282 CORRESPOIS DANCE. extreme sensibilité que j’aime; sans elle, vous n’auriez point fait cette belle oraison funebre dictée par Pélpquence et la tendre amitié. La premiere facon dont vous l’aviez commencée me paratt sans comparai- son plus touchante, plus patbétique, que la seconde; il n’y aurait seu- lement qu’a en adoucir quelques traits, et a ne pas comprendre tous les hommes dans le portrait funeste que vous en faites : il y a, sans doute, de belles ames, et qui pleurent leurs amis avec des larmes véritables. N’en etes-vous pas une preuve bien frappante, et croyez—vous etre asses malheureux pour etre le seul qui soyez.sensible? . Ne parlons plus de La Fontaine. Qu’importe qu’en plaisantant, on ait donné le nom d‘instiuct au talent singulier d’un homme qui avait tou- jours vécu a Paventure, qui pensait et parlait en eniant sur toutes les ‘ . choses de la vie, et qui était si loin d’etre philosopher Ge qui me charme surtout de vos rétlexions, Monsieur, et de tout ce _ que vous voulez bien me communiquer, c’est cet amour si vrai que vous témoignez pour lesbeaux-arts; c’est ce gout vif et délicat qui se mimi- feste dans toutes vos expressions. Venez donc a Paris : j’y proiiterai avec assiduité de votre séjomn Vous serez peut-etre étonné de recevoir une lettre de moi, dam de Versailles: la cour ne semblait guere faite pour moi; mais les graces que le Roi m’a faites * m’y arretent, et j'y suis a présent, plus par reconnaissance, que par intéret. Le Boi part, dit-on *, les premiers jours du mois prochain, pour aller nous dormer la paix, A force de victoires. Vous avez renoncé a ce métier, qui demande un corps plus robuste que le votre, et un esprit peu philosophique : c’est bien assez d’y avoir consacré vos plus belles années. Bmployez, Monsieur, _ le reste de votre vie a vous rendre heureux; et songez que vous contri- buerez a mon bonheur, quand vous m’honorerez de votre commerce , dont je sens tout le prix. ¤ Voltaire venait. d’étre nommé gentilbomme ordinaire, et. bistoriograplie de France. — B.
- Louis XV partit. de Versailles, accompagné du Dauphin, et arriva an camp
de Tournay le 8 mai TM5; le 11, par Phabileté du maréchal de Saxe, il gagna. sur le due de Cumberland, la bataille de Fontenoy. — B.
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