Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/309

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I CORRESPONDANCE. 293 128. - VOLTAIRE A VAUVENARGUES. ’ (22) Hd $740. La plupart de vos pensées me paraissent dignes de votre ame, et du petit nombre d’hommes de gout et de genie qui restent encore dans Paris, et qui méritent de vous lire; mais, plus j?admire cet esprit de profondeur et de sentiment qui domine en vous, plus je suis ailligé que vous me refusiez vos lumieres. Vous avez lu superiiciellement une tra- gédie * pleine de fautes de copiste, sans daigner meme vous _informer de ce qui pouvait etre a la place de vingt sottises inintelligibles qui étaient dans le manuscrit; vous ne m’avez fait aucune critique. J‘en suis d’autant plus faché contre vous, que je le suis contre moi-meme, et que je crains d‘avoir fait un ouvrage indigne d’étre jugé par vous. Ce- pendant, je méritais vos avis, et par le cas intini que j’en fais, et par mon amour pour la vérité, et par une envie de me corriger, qui ne craint jamais le travail, et, eniin, par ma tendre amitié pour vous. 129. — VAUVENARGUES A VOLTAIRE. A rms, min mma, (sa) mai mo. Vous me soutenez, mon cher maitre, contre l’extreme découragement que m' inspire le sentiment de mes défauts. Je vous suis sensiblement oblige d’avoir lu sitot mes Rd/leximns. Si vous etes chez vous ce soir, ou demain, ou apres·demain, j’irai vous remercier. Je n’ai pas répondu hier a votre lettre, parce que celui qui l’a apportée l’a laissée chez le portier, et s’en était allé avant qu’on me la rendlt. Je vous écrirais et je vous verrais tous les jours de ma vie, si vous n’étiez pas res- ponsable au monde de la votre. Ce qui a fait que je vous ai si peu parlé de votre tragédie , c’est que mes yeux souf- ' fraient extrémement lorsque je l’ai lue, et que j’en au-

  • Sémiramis, qui ne fut représentée que deux ans plus turd, le 29 septsm· ,

hre t7!s8. — B. I