Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/313

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CORRESPONDANCE. B7 oséécrire pour un tel lecteur, mon ouvrage aurait été cer- tainement plus supportable; je l’aurais travaillé, du moins, avec plus de -soin et plus de vivacité. Vous m’auriez fait grand plaisir, si vous aviez ajouté quelques critiques ge- néralesaux louanges que vous me donnez. Je ne mérite ni les unes ni les autres, mais je puis ekiger d’une amitié comme la votre qu’elle me fasse connaitre mes _défauts. Vous connaissiez la plus grande partie·de· mon ouvrage : avea-vous été plus ou moins content de ce que vous ne con- naissiez pas? _ Vous me demandez si je continue a travailler : il y a longtemps que je ne fais rien ou peu de chose; je n’ai point de copiste, et n’en ai pas besoin. Si je faisais, dans la suite, quelque niaiserie dont je fusse content, je la ferais trans- crire, et je vous l’enverrais; je ne désire rien taut, mon cher ami , que de vous entretenir de moi et de vous em- pécber de m’oublier. Je vous prie de faire ma coura M. le marquis de Vence, et de me parler de lui quand vous rn’écrivez. Je l’aimais pour ses rares qualités; je l’aime et l’bonore encore plus, depuis qu’il a contribué a votre bon- heur. Je prends un intérét bien tendre, mon cher Saint- Vincens, aux agréments infinis de votre établissement; ce sont des sentiments que je vous dois, et que je ne perdrai qu’avec` la vie.- Que dites-vous de nos aifaires d’lta1ie? Ne craignez·vous pas de voir en Provence le duc de Savoie ‘ 7 135. — LE MEME AU MEME. A Paris, lo 24 novembre {N6. J’ai besoin de votre amitié, mon cher Saint-Vincens: toute la Provence est armée, et je suis ici bien tranquille·

  • Vauvenargues avait deviné juste : deux mois apres (28 octobre), les Pié-

montais et les Impériaux passaient le Var, ct envahissaient la Provence. (Voir Voltaire, Siérle dc Louis XV, chap. XIX et XX. ) — G.