Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/312

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296 CORRESPONDANCEL · ailliction ne soit grande : les noeuds les moins chers de la vie se font regretter, quand, ils se rompent. Les ehartnes de · la société sont tous fondés sur ses liens; nous ne sentons souvent que le poids de nos chaines, quand nous les por- tons; mais, sitot qu’elles sont brisées, nous plions sous la pesanteur de notre propre faiblesse, qu’elles soutenaient.; nous sommes comme `les enfants, qui ne peuvent marcher seuls et sans lisiéres. Les attachements de notre cceur le pressent quelquefois; mais ilsle fortifient, et l’étaient; nous ue sommes pas assez _forts pour nous soutenir sans maillot. Je n’entreprends pas de vous consoler; le` temps le fera; il emporte d’une égale rapidité nos aillictions et nos joies. Puisse-t-il n’ail`aiblir jamais, mon cher ami, les tendres sen- timents qui nous attachentl C’est un_ bien, que j’espére de votre solidité, et de la bonté de votre cmur; pour moi,; je cesserai plutot de vivre, que de vous aimer. • _ Je vous prie de cultiver pour moi l’amitié et l’estime de M. le marquis de Vence, que vous savez m’étre bien cheres. J’ai regu, il n‘y a pas longtemps,_une lettre de lui pleine de bouté `; je vous "lafmontrerai peut-étre quelque jour ‘ , car elle mérite d’étre couservée et d’étre lue. _ · 13h. —— LE MEME AU MEME. A Paris, le 23 aout l746. Je ne crois pas, ` mon cher ami, que je retourne en Pro- - vence, cet hiver : ma santé est meilleure qu’e1le n’a été de- puis deux ans; et je veux, si je puis, la fortilier encore avant de quitter ce pays·ci. ‘ ` · _ · ' ‘ * Je suis enchanté que madame de Saint-Vincens ait dai- gné lire mon livre : il n’appartenait pas a un philosophe d’espérer un suffrage si `aimable et si ilatteur; si j’avais

  • Vuuvcnargucsnc dcvait plus rcvoir son ami. — G.