Page:Vauvenargues - Œuvres posthumes éd. Gilbert.djvu/34

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18 DIALOGUES. la vérité _est indépendante des opinions et des intérets des _ hommes; et, eniin, le nombre de ceux qui peuvent gouter de certaines vérités est bien petit; mais il mérite qu’on ne le néglige pas, et c’est pour lui seul qu’il faut écrire. 5. — PASCAL E'1` FENELON. reuenom. Dites-moi, je vous prie, génie sublime, ee que vous pen- sez de mon style? · vascan. - e ll est encbanteur, naturel, facile, insinuant. Vous avez peint les bommes avec vérité, avec feu et avec grace * ; les caraeteres de votre Télémaque sont trés—variés; il y en a de grands et meme de forts, quoique ce ne fut point votre étude de les faire tels. Vous ne vous etes point piqué de rassembler en peu de mots tous les traits de vos caracteres *; vous avez laissé courir votre plume, et douné un libre essor · a votre imagination vive et féconde. rezvetom. J’ai cru qu’un portrait rapproché`annon<;ait trop d’art. ll ne m’appartenait point d’étre en meme temps concis et nature]; je me suis bomé a imiter la uaiveté d’une conver- sation facile on l’on présente, sous des images dilférentes, les memes pensées, pour les imprimer plus vivement dans l’esprit des lnommes. PASCAL. . Cela n’a pas empéché qu’on ne vous ait reproehé quel- ques répétitions; mais il est aisé de vous`excuser*. Vous n’écriviez que pour porter les·hommes a la vertu et a la piété; vous ne croyiez point qu’on put trop inculquer de ` ¤ Voir le i" Fragment (Sur les orateurs). — G. °

  • Comme La Bruyere, par exemple. —— G.

5 Bapproclnez du 3• Fragment (Sur Fénelon). — G.