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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/102

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crie des deux côtés, produit de l’aigreur, des froideurs, & d’amères explications, &c.

On se trouve aussi quelquefois mutuellement des défauts qu’on s’était cachés ; ou l’on tombe dans des passions qui dégoûtent de l’amitié, comme les maladies violentes dégoûtent des plus doux plaisirs.

Ainsi les hommes les plus extrêmes ne sont pas les plus capables d’une constante amitié. On ne la trouve nulle part si vive & si solide que dans les esprits timides & sérieux, dont l’ame modérée connaît la vertu ; car elle soulage leur cœur oppressé sous le mystère & sous le poids du secret, détend leur esprit, l’élargit, les rend plus confiants & plus vifs, se mêle à leurs amusements, à leurs affaires & à leurs plaisirs mystérieux c’est l’ame de toute leur vie.

Les jeunes gens sont aussi très-sensibles & très-