Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/111

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me j’en ai dit la raison. L’amour étant complaisance dans l’objet aimé, & les hommes ne pouvant se défendre de trouver un prix aux choses qui leur plaisent, peu s’en faut qu’ils ne règlent leur estime sur le degré d’agrément que les objets ont pour eux. Et s’il est vrai que chacun s’estime personnellement plus que tout autre, c’est, ainsi que je l’ai déjà dit, parce qu’il n’y a rien qui nous plaise ordinairement tant que nous-mêmes.

Ainsi, non seulement on s’estime avant tout, mais on estime encore toutes les choses que l’on aime, comme la chasse, la musique, les chevaux, &c. & ceux qui méprisent leurs propres passions ne le font que par réflexion, & par un effort de raison car l’instinct les porte au contraire.

Par une suite naturelle du mê-