Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/122

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n’ont pu se suffire à eux-mêmes : de là la nécessité de former des sociétés. Qui dit société dit un corps qui subsiste par l’union de divers membres & confond l’intérêt particulier dans l’intérêt général ; c’est là le fondement de toute la morale.

Mais parce que le bien commun exige de grands sacrifices, & qu’il ne peut se répandre également sur tous les hommes, la religion, qui répare le vice des choses humaines, assure des indemnités dignes d’envie à ceux qui nous semblent lésés.

Et toutefois ces motifs respectables n’étant pas assez puissants pour donner un frein à la cupidité des hommes, il a fallu encore qu’ils convinssent de certaines règles pour le bien public, fondé, à la honte du genre humain, sur la crainte odieuse des supplices ; & c’est l’origine des loix.