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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/123

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Nous naissons, nous croissons à l’ombre de ces conventions solennelles ; nous leur devons la sûreté de notre vie & la tranquillité qui l’accompagne. Les loix sont aussi le seul titre de nos possessions dès l’aurore de notre vie, nous en recueillons les doux fruits & nous nous engageons toujours à elles par des liens plus forts. Quiconque prétend se soustraire à cette autorité dont il tient tout, ne peut trouver injuste qu’elle lui ravisse tout, jusqu’à la vie. Où serait la raison qu’un particulier ose en sacrifier tant d’autres à soi seul, & que la société ne pût, par sa ruine, racheter le repos public ?

C’est un vain prétexte de dire qu’on ne se doit pas à des loix qui favorisent l’inégalité des fortunes. Peuvent-elles égaler les hommes, l’industrie, l’esprit, les talents ? Peuvent-elles empêcher les dé-