Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/127

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Nature, comme l’heureux tempérament ? L’heureux tempérament exclut-il la raison ? n’en est-il pas plutôt la base ? & si l’un peut nous égarer, l’autre est-elle plus infaillible ?

Je me hâte, afin d’en venir à une question plus sérieuse. On demande si la plûpart des vices ne concourent pas au bien public, comme les pures vertus. Qui ferait fleurir le commerce sans la vanité, l’avarice, &c. ?

En un sens cela est très-vrai ; mais il faut m’accorder aussi que le bien produit par le vice est toujours mêlé de grands maux. Ce sont les loix qui arrêtent le progrès de ses désordres ; & c’est la raison, la vertu, qui le subjuguent, qui le contiennent dans certaines bornes, & le rendent utile au monde.

À la vérité, la vertu ne satisfait pas sans réserve toutes nos pas-