Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/128

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sions. Mais si nous n’avions aucun vice, nous n’aurions pas ces passions à satisfaire ; & nous ferions par devoir ce qu’on fait par ambition, par orgueil, par avarice, &c. Il est donc ridicule de ne pas sentir que c’est le vice qui nous empêche d’être heureux par la vertu. Si elle est si insuffisante à faire le bonheur des hommes, c’est parce que les hommes sont vicieux ; & les vices, s’ils vont au bien, c’est qu’ils sont mêlés de vertus, de patience, de tempérance, de courage, &c. Un peuple qui n’aurait en partage que des vices, courrait à sa perte infaillible.

Quand le vice peut procurer quelque grand avantage au monde, pour surprendre l’admiration, il agit comme la vertu, parce qu’elle est le vrai moyen, le moyen naturel du bien : mais celui que le vice opere, n’est ni