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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/129

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son objet ni son but. Ce n’est pas à un si beau terme que tendent ses déguisements. Ainsi le caractere distinctif de la vertu subsiste ; ainsi rien ne peut l’effacer.

Que prétendent donc quelques hommes qui confondent toutes ces choses, ou qui nient leur réalité ? Qui peut les empêcher de voir qu’il v a des qualités qui tendent naturellement au bien du monde, & d’autres à sa destruction ? Ces premiers sentiments, élevés, courageux, bienfaisants à tout l’univers, & par conséquent estimables à l’égard de toute la terre, voilà ce que l’on nomme vertu. Et ces odieuses passions, tournées à la ruine des hommes, & par conséquent criminelles envers le genre humain, c’est ce que j’appelle des vices. Qu’entendent-ils, eux, par ces noms ? Cette différence éclatante du foible & du fort, du faux