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Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/133

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meres, qu’il n’y avait ni santé ni maladies ? Pense-t-on que tout ce qui est nécessaire n’est d’aucun mérite ? Mais c’est une nécessité en Dieu d’être tout-puissant, éternel : la puissance & l’éternité seront-elles égales au néant ? ne seront-elles plus des attributs parfaits ? Quoi ! parce que la vie & la mort sont en nous des états de nécessité, n’est-ce plus qu’une même chose, indifférente aux humains ? Mais peut-être que les vertus, que j’ai peintes comme un sacrifice de notre intérêt propre à l’intérêt public, ne sont qu’un pur effet de l’amour de nous-mêmes. Peut-être ne faisons-nous le bien que parce que notre plaisir se trouve dans ce sacrifice ? Étrange objection ! Parce que je me plais dans l’usage de ma vertu, en est-elle moins profitable, moins précieuse à tout l’univers, ou moins différente du