Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/134

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vice, qui est la ruine du genre humain ? Le bien où je me plais change-t-il de nature ? cesse-t-il d’être bien ?

Les oracles de la piété, continuent nos adversaires, condamnent cette complaisance. Est-ce à ceux qui nient la vertu à la combattre par la religion, qui l’établit ? Qu’ils sachent qu’un Dieu bon & juste ne peut réprouver le plaisir que lui-même attache à bien faire. Nous prohiberait-il ce charme qui accompagne l’amour du bien ? Lui-même nous ordonne d’aimer la vertu, & sait mieux que nous qu’il est contradictoire d’aimer une chose sans s’y plaire. S’il rejette donc nos vertus, c’est quand nous nous approprions les dons que sa main nous dispense, que nous arrêtons nos pensées à la possession de ses grâces, sans aller jusqu’à leur principe ; que nous méconnoissons le bras qui