Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/155

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<ju’on acquiert par étude, par coutume & par réflexion; parce que l’effet de l’art eft d’affoiblir, lors même qu’il polit & qu’il corrige : de forte que nos qualités acquifes font en même-temps plus parfaites & plus défeftueufes que nos qualités naturelles ; & cette foiblefle de l’art ne procède pas feulement de la réfiftance trop forte que fait la nature, mais aum de la propre imperfeftion de fes principes, ou infuffifans, ou rrêlés d’erreur. Sur quoi cependant je remarque, qu’à l’égard des lettres, l’art eft fupérieur au génie de beaucoup d’Arnftes, qui ne pouvant atteindre la hauteur des régies, & les mettre toutes en oeuvre, ni refter dans leur caraftere qu’ils trouvent trop bas, ni arriver au beau naturel, demeurent dans un milieu infupportable, qui eft l’enflure & l’affectation, & ne fuivent ni l’art