Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/154

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hardie de Pafcal : que ce que nous prenons pour la Nature, n’étoit louvent qu’une premiere coutume; deux maximes très-véritables. Toutefois avant qu’il y eut aucune coutume, notre ame exiftoit, & avoit les inclinations qui fondoient fà nature ; & ceux qui réduifent tout à l’opinion & à l’habitude, ne comprennent pas ce qu’ils difent : toute coutume fuppofe antérieurement une nature,. toute erreur une vérité. Il eft vrai qu’il eft difficile de diftinguer les principes de cette premiere nature de ceux de l’éducation : ces principes font en fi grand nombre & fi compliqués, que l’efprit fe perd à les fuivre ; & il n’eft pas moins malaifé de démêler ce que l’éducation a épuré ou gâté dans le naturel. On peut remarquer feulement, que ce qui nous refte de notre premiere narure, elr. plus véhément & plus fort, que ce