Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/215

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des chemins pleins de lumieres. Quiconque connoît la portée de l’esprit humain, tente quelquefois des moyens, qui paroiuent impraticables aux autres hommes. C’est avoir l’esprit chimérique de négliger les facilités ordinaires, pour fuivre des hazards & des apparences ; mais lorfqu’on fait bien allier les grands & les petits moyens, & les employer de concert, je crois qu’on auroit tort de craindre, non-feulement l’opinion du monde, qui rejette toute forte de hardiefle dans les malheureux, mais même les contradiftions de la fortune.

Laiflez croire à ceux qui le veulent, qu’on est miférable dans les embarras des grands defleins. C’est dans l’oifiveté & la petitefle que la vertu fouffre, lorfqu’une prudence timide l’empêche de prendre l’effor & la fait ramper dans fes liens : mais le malheur