Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/229

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& une majesté touchante. Moliere a ce bel avantage, que fes Dialogues jamais ne languuTent. Une forte & continuelle imitation des mœurs paffionne fes moindres difcours. Cependant à confîdérer fimplement ces deux Auteurs comme Poètes, je crois qu’il ne feroit pas jufte d’en faire comparaifon. Sans parler de la fupériorité du genre iublime donné à Racine, on trouve dans Moliere tant de négligences & d’expreffions bizarres & impropres, qu’il y a peu de Poètes, si j’ofe le dire, moins corre&s & moins purs que lui.

Enpenfant bien, il parle Couvent mal, dit l’illuftre Archevêque de Cambray, Lettre fur l’Eloquence, p. 362. Ilfefert desphrafes les plus" forcées & les moins naturelles. Tertnce dit en quatre mots avec la plus élégante {implicite^ ce que celui-ci ne dit qu’avec une multitude de me