Page:Vauvenargues - Introduction à la connaissance de l'esprit humain 1747.djvu/248

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tifier. Chacun fait ce qu’on fouffre, je ne dis pas à lire de -mauvais Vers ; mais même à entendre mal réciter un bon Poème. Si l’emphafe d’un Comédien dé-’ truit le charme naturel de la Poëfie, comment l’emphafe même du Poete, ou l’impropriété de fes expreffions, ne dégoûteroientelles pas les esprits juftes de sa fiftion & de fes idées ?

Racine n’est pas fans défauts. Il a mis quelquefois dans fes Ouvrages un amour foible qui fait languir son aclion. Il n’a pas conçu aflez fortement la Tragédie. Il n’a point aflez fait agir fes perfonnages. On ne remarque pas dans fes Ecrits autant d’énergie que d’élévation, ni autant de hardiefle que d’égalité. Plus fçavant encore à faire naître la pitié que la terreur, & l’admiration que l’étonnement, il n’a pu atteindre au tragique de quelques Poetes. Nul